L’automatisation est partout.
Scripts, workflows, intégrations, IA, no-code, low-code…
Il n’a jamais été aussi simple d’automatiser des tâches.
Et pourtant, dans beaucoup d’entreprises, l’automatisation laisse un goût amer :
processus rigides, erreurs amplifiées, perte de compréhension, dépendance à des systèmes opaques.
Le problème n’est pas l’automatisation elle-même.
Le problème, c’est ce qu’on lui demande de faire.
Automatiser un problème ne le résout pas
Lorsqu’un processus est mal compris, mal défini ou déjà fragile, l’automatisation ne fait qu’une chose :
elle accélère le problème.
Automatiser :
- une saisie inutile,
- une double validation,
- un flux mal pensé,
- une information ambiguë,
revient à figer une mauvaise pratique dans le système.
Avant d’automatiser, il faut répondre à une question simple :
pourquoi cette tâche existe-t-elle ?
Le vrai rôle de l’automatisation
L’automatisation n’a de sens que lorsqu’elle :
- supprime une répétition sans valeur,
- réduit une friction évidente,
- sécurise un enchaînement connu,
- libère du temps humain pour des tâches à forte valeur.
Autrement dit, l’automatisation doit intervenir après la compréhension, jamais avant.
Elle n’est pas une stratégie.
Elle est un outil au service d’une stratégie claire.
Quand l’automatisation devient contre-productive
Beaucoup d’organisations tombent dans le même piège :
- automatiser pour aller plus vite,
- automatiser pour “faire moderne”,
- automatiser parce que la technologie le permet.
Résultat :
- des workflows incompris par les équipes,
- des règles codées que plus personne n’ose toucher,
- une dépendance à des intégrations fragiles,
- un sentiment de perte de contrôle.
L’automatisation ne doit jamais devenir une boîte noire.
Automatiser après avoir observé le travail réel
Une automatisation pertinente commence rarement devant un écran.
Elle commence sur le terrain, en observant :
- ce qui est répété,
- ce qui est contourné,
- ce qui “gratte”,
- ce qui fait perdre du temps ou de l’énergie.
Les meilleures automatisations naissent souvent de phrases simples :
- “On refait toujours la même chose.”
- “On oublie souvent ce point.”
- “On doit ressaisir cette info partout.”
Quand ces frictions sont clairement identifiées, l’automatisation devient évidente — et acceptée.
Automatiser sans retirer la décision à l’humain
Un point essentiel est souvent négligé :
tout n’a pas vocation à être automatisé jusqu’à la décision finale.
Dans de nombreux cas, le rôle du système n’est pas de décider, mais de :
- préparer l’information,
- signaler un écart,
- proposer une option,
- alerter avant qu’un problème n’arrive.
La décision humaine reste centrale.
L’automatisation doit l’éclairer, pas la remplacer.
Conclusion
L’automatisation est un levier puissant, mais neutre.
Elle peut améliorer un système… ou le rendre illisible.
Automatiser sans compréhension revient à construire plus vite sur des fondations fragiles.
Automatiser après avoir clarifié le travail réel permet, au contraire, de gagner en fluidité, en fiabilité et en sérénité.
L’objectif n’est pas d’automatiser plus.
L’objectif est d’automatiser juste.